Talent et Réussite

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On a déjà parlé du doute et de la confiance en soi, deux grands éléments dans la vie d’un auteur indépendant. En particulier s’il n’est pas très entouré, professionnellement parlant. Vient souvent, dans le trio de tête donc, un autre problème : la réussite…

 

Réussir, si on est auteur, ça veut dire quoi ? Car c’est déjà bien complexe de parvenir à définir ce terme. Pour moi, et donc c’est un avis personnel, réussir en tant qu’auteur c’est vendre plein de livres. On parlera donc de réussite commerciale. Et vendre « plein de livres » ça passe, au moins au début, par du marketing. Ça veut donc dire que pour être un auteur qui réussit, il faut être un bon… vendeur. Ça peut sembler contre intuitif mais c’est pourtant assez logique, quand on y réfléchit. Je suis sûr que parmi les auteurs qui me suivent, certains ont déjà constaté que des collègues vendent des quantités phénoménales de livres. Et parfois, en comparant leur travail avec celui de cet auteur ou cette autrice qui vend beaucoup plus, ils ne trouvent pas une grosse différence dans la qualité de l’objet ou du texte.

Attention tout de même, je ne suis pas en train de dire que ceux qui vendent beaucoup ne devraient pas parce qu’ils ne sont pas assez doués pour écrire des livres de qualité. Je dis juste, et c’est un constat, que bien souvent, à qualité égale ou équivalente, il peut y avoir une vraie différence de volume de ventes d’un auteur à un autre.

On rejoint ici la partie sur la confiance et la mise en avant. Mais l’aspect marketing ne se joue pas qu’en face à face. On peut aussi faire de la pub sur internet qui ne nécessite pas de rencontre et donc, l’aspect introversion ou timidité ne jouera pas. La partie vente, comme dans tous les autres métiers, est une partie non négligeable et qui demande de véritables aptitudes. Aptitudes que je n’ai pas encore mais que j’essaie ardemment de développer ;)

Et cette capacité à vendre est complètement décorélée de la capacité à raconter une bonne histoire ou de celle à fabriquer un beau livre avec une belle couverture (même si ce dernier point est discutable). Et malheureusement pour nous, piètres vendeurs, c’est la capacité à vendre qui fera le succès d’un ouvrage ou son échec au final. C’est du moins ce que je pense.

On a tendance à croire, à tort j’en suis persuadé, qu’un mauvais livre ne saurait se vendre éternellement et qu’un mauvais auteur, s’il vend très bien ne tiendra pas sur la durée. Je n’ai aucun contre-exemple car je serais bien en peine de juger de la réelle qualité des ouvrages de mes collègues, mais j’ai cependant une théorie toute simple.

Il suffit d’extrapoler quelques chiffres. Nous sommes 67.5 millions de français (à peu près). 30% a entre 15 et 40 ans, et est donc mon public cible pour Caïn, mon dernier livre. Il est vendu 12€ et, en le vendant via une librairie ou internet, je touche environ 2€ par livre vendu (oui ! même en autoédition !). En considérant que je sois un ours qui refuse de vendre mes livres en direct au travers les salons, je ne vends qu’en librairie et sur internet. Je vise un salaire confortable de 35 000€ par an soit environ 18 000 livres vendus par an. C’est énorme, et j’ai vraiment intérêt d’être un excellent vendeur. Mais en admettant que j’y parvienne, je n’aurais même pas vendu à un pourcent de ma cible. Du coup, même s’ils avaient tous détesté mon premier livre, je pourrais encore en vendre autant à d’autres lecteurs sans que cela ne pose de problème.

Si j’augmentais un tout petit le prix de mon livre, je pourrais facilement toucher 3€ au lieu de 2 et il me suffirait de vendre 11 500 livres en un an. (Ce qui est toujours un chiffre énorme !) Et si je revoyais mes objectifs à la baisse en visant plutôt 25 000€ par an que 35 000, on tombe à 8 000 unités par an. Est-ce si difficile pour un bon vendeur ? Pas sûr. Même sur un marché ultra concurrentiel comme celui du livre.

Évidemment, j’ai largement arrondi tous mes calculs. Il est évident qu’en réalité, sur les 30% de la population qui représente ma cible, seul la moitié sont des lecteurs. Une majorité ne serait d’ailleurs pas intéressée par mon livre, mais même à ce niveau de détail, il me semble réaliste de dire que mes 17 000 exemplaires ne représentent pas plus de 10% de la totalité de ma cible. Je pourrais donc facilement sortir 10 livres avant d’avoir vendu à tout le monde et que la France entière constate que je suis mauvais. (Et la francophonie ne s’arrête même pas à la France ;)

 

Même si cette démonstration est boiteuse, je pense que vous pouvez admettre que le principe est là : même en vendant beaucoup de livres, il est assez facile de le faire sans que la qualité du livre ne soit un frein, même avec le bouche à oreille. D’ailleurs, combien de gens ont critiqué Musso ou Stephenie Meyer en disant qu’ils n’avaient aucun talent. Ce n’est pourtant pas ce qui les a empêchés de vendre des tonnes (littéralement) de livres…

Pour nous autres indépendants, les chiffres seront largement moindres certes, mais la réussite financière étant propre à chacun et fonction de ses objectifs (comme vu plus haut), il me semble évident qu’on peut vendre des quantités de livres sans pour autant avoir beaucoup de talent. Ce qui pèse beaucoup sur le fait que je doute de mes propres talents, puisque je n’arrive même pas à vendre beaucoup de livres…

Si on ajoute à ça des éléments comme le facteur chance, les effets de mode et la verve des fans, on peut finalement avoir un mini buzz avec un texte sans qualités exceptionnelles.

Pour cette raison, lorsqu’un auteur me dit qu’il n’est pas bon parce qu’il n’a pas réussi, je rebondis bien souvent en expliquant que non : ça n’a rien à voir en réalité. On peut réussir et être mauvais ou être bon sans réussir. Malheureusement…

Il existe bien sûr de belles histoires sur des auteurs de talents qui ont percé (encore heureux…), mais rarement (je n’en ai jamais entendu parler en fait) en restant assis à attendre que leur livre se vende tout seul. Ce qui aurait tendance à prouver que même le talent à besoin de se vendre au risque de passer inaperçu. Qu’en pensez-vous ?

Si on est bon, finit-on forcément par se faire repérer selon vous ?

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