Le doute

[et_pb_section admin_label= »section »][et_pb_row admin_label= »row »][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text admin_label= »Texte » background_layout= »light » text_orientation= »justified » text_font_size= »14″ use_border_color= »off » border_color= »#ffffff » border_style= »solid »]

Être auteur indépendant, c’est avant tout travailler seul, la plupart du temps. Si la solitude n’est pas forcément un problème, en particulier pour la partie création, elle peut devenir gênante lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. Dois-je sortir ce bouquin, ou celui-ci ? Le public sera-t-il réceptif ou pas ? Dois-je prendre ce risque financier ou pas ?

 

Il existe certainement des indépendants pleins de certitudes. Quelle chance ils ont, ceux-là. Ce n’est pas mon cas. Pas encore en tout cas. Chaque choix que je fais, à quelque niveau que ce soit, doit être pesé et calculé. Et malheureusement, je n’ai pas encore l’expérience suffisante pour être sûr de mes résultats, la plupart du temps. J’aime à montrer une façade d’assurance. Ça rassure les personnes face à moi, et moi avec. Mais la vérité est que chaque fois que je fais une erreur, la sanction est immédiate et la facture peut parfois s’avérer salée. Aller faire des dédicaces à Rennes ou à Strasbourg en 2018 avait été un choix calculé, par exemple. C’était loin mais les événements promettaient de drainer pas mal de monde et mon public serait certainement présent. Aussi, j’avais de bonnes chances de rentrer dans mes frais, compte tenu des résultats des autres événements similaires et plus proches. Pourtant, autant dans une ville que l’autre, les résultats financiers furent très mauvais.

Évidemment, j’y ai fait des rencontres sympas, j’ai même pu enfin discuter en vrai avec certains auteurs que je ne connaissais qu’au travers d’écran et de réseaux sociaux. Qu’est-ce que l’argent face à une belle rencontre me dirait certainement un philosophe. Ça n’a pas de prix. ;)

C’est vrai, une rencontre sympa, voir le public s’intéresser, c’est génial et ça reste un aspect ultra cool du métier d’auteur. Seulement, lorsqu’on est auteur indépendant à plein temps, vendre des livres est notre seule source de revenus. Et lorsqu’on est encore au début de l’aventure et que le fond de roulement grignote sur le règlement des factures, c’est important.

Il en va de même pour beaucoup de choses. La couverture du livre par exemple. Celle de Pentacle (la jaune) m’a toujours paru être une belle couverture. Elle est différente et intrigante avec le symbole des martyrs en gros. Seul problème que j’ai fini par constater en salon : les gens ne savent pas de quoi parle le livre et ont tendance à croire, à cause du titre, qu’il s’agit d’une histoire en lien avec la wicca ou le satanisme. D’autant que la Police est loin d’être neutre. Du coup, en 2018, j’ai travaillé avec une graphiste pour proposer une nouvelle couverture. Une qui laisse moins de doute, avec un dragon et une fille ailée sur la couverture, le tout en respectant les codes du young adult. Finalement, en salon, alors que je propose les deux versions, les gens sont attirés par la nouvelle couverture mais repartent avec la version de l’ancienne couverture, qu’ils trouvent plus jolie. En marketing, on appelle ça du A/B testing. Cela permet de définir, entre deux solutions, laquelle est la plus efficace. Concrètement, la première (la jaune) est donc mieux, mais elle n’attire pas… Que dois-je faire ? Une troisième version ? Ce serait certainement la solution, mais chaque couverture demande du temps et de l’argent. Et puis, à force de changer de couverture, ne vais-je pas donner une impression d’instabilité ? Le doute, encore…

 

Je peux peut-être avoir l’air de me plaindre de ma situation mais ce n’est pas le cas. J’essaie d’expliquer de façon transparente ce qui semble être partagée par de nombreux indépendants (pas que dans l’écriture d’ailleurs). Je disais il y a peu que je faisais tout pour vivre de ma passion et donc faire ce que j’aime à longueur de journée. Ce choix, que j’assume toujours entraîne aussi des contreparties. Celle du doute de savoir si on prend ou non la bonne décision, en est une.

Cependant, tout ceci est contrebalancé par la joie d’avoir fait le bon choix, parfois. Ouf !

Et puis, ce n’est pas parce qu’on est indépendant qu’on doit obligatoirement se passer des autres. Il est bon d’avoir, dans son entourage, d’autres auteurs plus expérimentés, des conseillers pour le marketing, un ou des correcteurs, bref, toute une panoplie de personnes qui travaillent dans l’ombre de chaque livre.

En ce qui me concerne, j’ai des lecteurs tests sur Wattpad, dont certains sont assez exigeants et me font revoir des parties de textes. Je travaille aussi avec des correctrices qui valident (ou pas) l’orthographe de mes romans avant publication. Je n’ai pas encore de partenaire pour la partie marketing car c’est un peu trop cher encore pour mes moyens, pas plus que d’attachée de presse. Mais qui sait… un jour peut-être.

Reste que tous ces partenaires doivent être choisis, et il est rare de trouver le bon du premier coup. Le doute s’insinue donc toujours un peu partout, dans chaque choix, comme je le disais plus haut ;)

Et vous, chers collègues ? Qu’est-ce qui vous fait douter le plus ?

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2 réponses à “Le doute”

  1. Pour ce qui me concerne, le doute concerne surtout les formalités administratives légales (type micro entrepreneur). Pour l’instant, je débute dans l’auto édition, donc j’attends, mais si cela devait prendre de l’ampleur (sait-on jamais ?), là est mon doute premier !

    • Farence dit :

      Les formalités peuvent être très variés puisque la micro entreprise n’est pas le seul statut :)
      C’est quand le plus courant (et celui que j’ai choisi d’ailleurs).

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