L’expérience du prix libre

J’ai vécu un truc étrange ce weekend au salon dormantastique.

Ceux qui me suivent avec un peu d’attention depuis quelques temps le savent : je propose dorénavant Choisi, le SpinOff de Chronicles en prix libre, au format papier. Pour des raisons pratiques, je ne peux faire ça qu’en salon et pas sur ma boutique en ligne, bref…

Le prix libre tel que je le conçois, c’est le fait de décider de payer ou pas et de choisir le prix. Ce n’est peut-être pas la définition officielle du syndicat du prix libre, j’avoue ne pas avoir vérifié.

Toujours est-il que ce Weekend, donc, j’ai testé cette méthode pour la première fois. Je m’attendais à ce que les gens partent en masse avec mon livre, sans payer ou en donnant un euro symbolique. Nombreux furent d’ailleurs ceux qui ont salué mon courage en me confirmant que je ne rentrerai probablement jamais dans mes frais.

Petit aparté.

Oui, j’ai mis une certaine somme dans la préparation de ce tome si spécial. Couverture, correction et impression, ça chiffre un peu. Logique. Mais du coup, j’ai pris cette expérience comme une campagne de pub. Après tout, donner de l’argent à Facebook pour afficher un lien sur lequel personne ne clique, ce n’est pas plus malin. Au moins là, si certains lecteurs partent avec mon livre sans payer, ils le liront certainement et j’ai bon espoir que ça leur donne envie de payer mon prochain livre. Alors pourquoi pas…

 

Cela dit, j’ai eu deux grosses surprises sur ce premier salon. D’abord, PERSONNE n’est parti avec le livre pour rien. Ceux qui ont choisi de prendre le livre ont également payé pour un prix tout à fait raisonnable et proche du prix que j’aurais certainement défini pour ce livre. Comme quoi…

La deuxième grosse découverte, en revanche, est autrement plus surprenante. Vous n’êtes pas sans savoir qu’avant de l’imprimer, je proposais de lire Choisi par mail (comme une newsletter) et que je continue d’ailleurs. Ce roman est donc facilement accessible gratuitement pour ceux que je ne croiserai pas en salon et qui sont un peu curieux. (suivez le lien ici).

Sur mon stand, j’avais donc aussi le petit flyer pour s’inscrire à cette newsletter d’un genre particulier. Le livre papier et la newsletter proposent exactement le même contenu et les deux sont accessibles potentiellement gratuitement. Eh bien figurez-vous que plusieurs visiteurs ont préféré s’inscrire à la lecture par mail que de prendre le livre. Ils avaient l’impression « de me voler ».

Sans jugement aucun, il est intéressant de noter que pour les lecteurs, c’est finalement le papier qui donne une valeur à l’œuvre. Le temps passé lui n’est pas comptabilisé dans la majorité des cas (certains l’ont quand même mentionné).

 

J’ai aussi eu quelques réactions marrantes lorsque je proposais ce livre « gratuit », certains faisaient littéralement un pas en arrière. Comme si ça cachait une arnaque ! « Si c’est gratuit, ça cache quelque chose » pouvais-je lire dans leur regard apeuré.

 

Cette première expérience au salon du Dormantastique n’est certainement pas suffisante pour tirer des conclusions, mais c’est en tout cas rassurant sur le fait que les lecteurs respectent le travail d’un auteur et refusent en grande partie de profiter de ce travail sans contrepartie. L’humanité n’est donc pas que pourrie :)
Nous verrons dans les autres salons, comment ça se poursuit…

 

Et vous ? Vous le prendriez gratuitement en papier ou en numérique si vous aviez le choix ?



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