Sur la route de Caïn – Ep 6

 

Sur les groupes que je fréquente, la question du point de vue à adopter se pose souvent. Vaut-il mieux un point de vue externe ou interne ? La question est d’ailleurs rarement formulée ainsi. C’est plutôt : « dois-je écrire au je ou au il ? »

La réponse varie finalement assez peu, en règle général on obtient un joyeux « fais ce que tu veux ! ». Et c’est vrai, l’auteur peut se permettre de faire ce qu’il veut, après tout. Certes, il semble que, dans le monde du Young Adult, on trouve de plus en plus de grands succès écrits à la première personne, mais rien n’empêche de faire autrement. Si de nombreux auteurs amateurs et lecteurs prétendent qu’on s’identifie mieux à un personnage lorsque le texte est rédigé à la première personne, je ne suis pas de cet avis. Par ailleurs, la première personne implique beaucoup de limitations. Du coup, à titre personnel, je choisis de rédiger à la première personne lorsque cela se justifie par l’intrigue surtout.

Caïn et son intrigue ne justifiant nullement une focalisation interne, j’ai donc rédigé à la troisième personne. Dès lors, se pose la question du point de vue, qui n’existe pas lorsqu’on écrit à la première personne. Si le narrateur omniscient a un côté très pratique (après tout, il sait tout et n’a aucune limite) je lui préfère bien souvent le narrateur externe orienté. Le terme me semble suffisamment clair mais je vais quand même expliquer un petit peu ;)

Le narrateur externe n’est donc aucun des protagonistes de l’histoire. Mais en ne lui donnant pas les pouvoirs de l’omniscience et en limitant se « connaissances » à un personnage à la fois, il devient orienté. Par exemple, au début du texte, alors que Caïn découvre le centre, au sortir de l’infirmerie, le narrateur adopte son point de vue. Ainsi, mes descriptions sont orientées par le ressenti d’un enfant de six ans qui découvre et s’émerveille devant un caillou ou un écureuil. Cela permet, selon moi, de mieux se mettre dans les baskets d’un personnage en particulier tout en gardant un point de vue externe. Ce même point de vue externe qui permet finalement facilement de montrer ce que le personnage en question ne voit pas dans une scène. Car il est externe et ne se contente pas de ce que voit ou sait le personnage en question.

Ça permet aussi de passer d’un personnage à un autre dans le même chapitre, sans que cela ne soit trop étrange et tout en restant compréhensible. D’ailleurs, le narrateur orienté peut également devenir omniscient par moment. En bref : c’est très pratique et facile à lire.

Il y a tout de même des points négatifs et un en particulier : il faut savoir gérer les transitions. Plus d’une fois, dans mes relectures, je me suis rendu compte que mon narrateur changeait de point de vue en plein milieu d’un paragraphe, mais uniquement pour une phrase. Du coup, cette phrase faisait tache ! Parfois, malgré l’effet tache, le lecteur y gagnait car le tout restait compréhensible, mais la plupart du temps, ce n’était clair que pour moi.

Et même lorsque le tout restait clair, la tache devait tout de même disparaître. Ce qui m’a valu quelques remaniements de paragraphes. Car c’est également ce genre de détails qui va jouer sur la fameuse fluidité dont on parle si souvent sur Wattpad, sans pour autant pouvoir la définir. Mais là n’est pas le propos…

 

Pour Caïn donc, nous auront un narrateur externe orienté. Parfois, la plupart du temps en réalité, il sera orienté avec le point de vue du garçon, mon personnage principal au cas où vous n’auriez pas deviné. Mais il prendra également le point de vue de Coralie, de Lisa, et de David (dont je ne vous avais pas encore parlé). Par intermittence, et pour des durées très courtes, nous aurons également droit aux points de vue des autres animateurs.

 

Et vous ? Vous choisissez quoi en général ? Interne ou externe ?



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