Sur la route de Caïn – Ep2

Parlons un peu chiffres, si vous le voulez bien.

D’abord mettons les choses au clair, les auteurs que je fréquente, que ce soit sur Wattpad, Facebook ou dans la vraie vie (moi compris), aiment souvent comparer leurs chiffres. Ce n’est pas une bonne ou une mauvaise chose, selon moi, tant que l’on garde en tête que les chiffres ne font pas les livres (pas même les chiffres de vente !). Cependant, cela reste une façon commode et parlante de comparer les diverses versions d’un texte. Entre deux livres différents, en revanche, ça n’a aucun sens, la plupart du temps.

 

Pour les chiffres donc, chacun voit midi à sa porte (ou à sa fenêtre) mais j’aime surveiller le nombre de mots et de chapitres. De temps en temps, je regarde aussi le nombre de caractères, mais je n’y attache aucune importance. Certains préfèrent parler en nombre de pages, mais selon le logiciel, la mise en page, la police, les interlignes, etc… on peut passer pour le même texte du simple au double. Donc, j’évite.

 

Pour en revenir à Caïn, la plus ancienne version encore en ma possession compte 21 chapitres, un prologue et un total de 45 340 mots. Pour mes lecteurs de Wattpad, 45 000 mots c’est un petit texte pour moi. Cela représente environ la moitié d’un Chronicles 1 ou d’un Justices. Encore, une fois, la taille n’a pas d’importance en soi, mais ça vous donne des repères. De même, 21 chapitres, ce n’est ni bien ni mauvais. Le nombre de chapitres n’a aucune importance dans un roman. Si vous aimez faire des chapitres courts, vous en aurez forcément plein, et à l’inverse, si vous aimez les longs chapitres, vous en aurez mathématiquement moins, pour le même nombre de mots au total.

Alors pourquoi est-ce que je m’embête à regarder, et pire encore, à vous partager ces chiffres ? Eh bien parce que puisque je me mets au travail sur ce texte, il y a des choses qui devraient changer. Et savoir que je suis passé de 45 000 à 50 000 ou 40 000 m’aide à mesurer le travail. Est-ce que j’ai globalement ajouté plus d’informations que j’en ai retirée, par exemple ? Attention cependant à ne pas tomber non plus dans le n’importe quoi ! Déjà, je pourrais très bien avoir changé presque tous mes chapitres et remplacé un mot sur deux, tout en gardant un nombre constant de mots, au total. Dans ces cas-là, cet indicateur n’a aucune valeur.

J’avais lu, une fois, un auteur qui, après un travail de récriture d’un de ses textes, scandait que son nouveau texte était bien meilleur car il avait rajouté x mille mots. Malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça. Rajouter des mots ça fait un texte… plus long ! Et c’est tout ! Si ce qui a été ajouté n’apporte rien ni à l’intrigue ni à la profondeur des personnages, ça n’est pas forcément une bonne chose. Donc, lorsque je regarde mes chiffres, c’est toujours avec cette pensée que ce n’est qu’un indicateur (à la fiabilité discutable) de la quantité de travail fourni. Rien de plus. En aucun cas cela ne permet de juger la qualité du rendu.

 

Alors ajouter ou retirer ?

Pour ce qui concerne Caïn, dans la dernière retouche que j’effectue actuellement (donc après déjà plusieurs autres) j’ai décidé de me passer du prologue. Ce dernier mettait en scène un personnage qui, s’il est nommé plusieurs fois par la suite, n’a d’abord aucun poids sur l’intrigue et, en plus, n’est pas utile à quoi que ce soit, sauf à placer hiérarchiquement un personnage plus important (Lisa, pour ne pas la nommer). J’avais donc un micro prologue en une scène qui ne faisait que semer la confusion chez les lecteurs quant à l’utilité de ce Docteur Massimov. Voilà qui commence bien donc, j’ai dégagé 500 mots !

Ceci dit, je savais déjà que j’allais probablement tendre vers une augmentation de la taille de ce roman. Car avant de me lancer dans les retouches j’avais déjà un vague plan d’attaque. Grâce à vos premiers retours, je savais que mon personnage principal (Caïn) avait besoin d’être un peu plus travaillé. Mon analyse avec le monomythe m’a permis de voir et de corriger quelques failles minimes, mais il me restait encore un chantier sur son évolution qui était parfois un peu brutale. Et pour ça, il allait falloir ajouter des scènes intercalaires.

Même chose avec le personnage de… ah non, je ne vous dis pas son nom à celui-là. Mais c’est un personnage qui a aussi une grande importance dans le récit et qui finalement reste trop en retrait. On parlera des personnages un peu plus en détail une autre fois.

Là, rien qu’avec ces deux persos, je sais donc que je vais ajouter pas mal de choses. La fin est également bien trop rapide donc il me faudra ajouter encore du texte pour temporiser et expliquer certaines choses de façon plus posée. Pour ça, j’ai déjà, lors d’une session précédente intercalé deux chapitres en fin de roman.

Il y a de grandes chances pour que la prochaine session de travail me fasse retirer quelques lignes, voire plusieurs paragraphes, mais le compteur sera sûrement dans le positif à la fin : j’aurais plus ajouter que retirer de matière.

 

Bref ! Vous l’aurez compris, avec mes chiffres je saurai dire à quel point les changements auront été importants, par contre, je ne saurai pas dire si le roman est meilleur. Je l’espère quand même ;)



2 réponses à “Sur la route de Caïn – Ep2”

  1. carazachiel dit :

    Très intéressant !
    C’est vrai qu’ajouter des mots pour approfondir le personnage, ça sert ( enfin, moi, en tant que lectrice, j’aime bien ! )
    Il est assez rare que j’ôte des mots lors de mes réécritures, pour le moment, mais parce que je passe de la v1 à la v2. Et qu’il manque beaucoup d’information pour donner de la profondeur aux héros haha ^^
    Par contre, c’est vrai que lors des v3, j’ai tendance à couper dans le vif :3

    Ce qui me fait allonger le nombre de mot également, c’est que j’ai changé ma manière d’écrire. Par exemple, si on associe souvent les participes présents et les adverbes en -ment, ça fait tout de suite moins de mots que si on prend le temps de formuler autrement. Pourtant, parfois, on dit exactement la même chose !

    Bref, c’est vrai que parler chiffre, c’est compliqué !

  2. Farence dit :

    Les participes présents et les fameux adverbes en -ment… Oh là là…
    J’en mets partout ! du coup, j’en enlève plein aussi ensuite… :)

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